Principes Généraux

Sur Kiwandoto, l'échelle de réflexion pour ce qui est de la législation est celle de la communauté. Un individu ne peut pas survivre seul, aussi les tords et récompenses s'évaluent à l'échelle de sa communauté.

 

Ainsi, la notion de propriété par exemple, se conçoit pour le groupe, beaucoup plus que pour la personne seule. Tout objet ou outil n'a en effet de sens que s'il est utilisé, donc "l'avoir" pour ne pas s'en servir est totalement inconcevable pour la plupart des gens.

 

Pour les communautés atteignant les 150/200 individus et au-delà, la notion de communauté, de groupe, commence quelques peu à se diluer pour être remplacée par l'idée de famille (au sens "personnes vivant sous le même toit") ou de clan (personnes ayant le même métier, ou des occupations similaires : les artisans, les éleveurs...). Cet échelon intermédiaire est alors en général moins fort au niveau de la législation, que la communauté ou le groupe, mais il est plus facile à concevoir, donc à s'en émouvoir, pour les personnes qui vivent dans celle-ci.

 

La différence entre justice est vengeance est quelque chose de très ancré et très bien compris par à peu près tout le monde. Les personnes cherchant à se faire justice elles-mêmes sont très sévèrement punies, car elles montrent un manque de confiance dans leur communauté, en plus d'un égo dangereux pour sa survie.

 

La loi de chaque communauté détermine ce qui est nécessaire, permis ou pas en son sein. Cependant, on a des tendances générales, qu'on détaille ici. La hiérarchie de celles-ci peut varier d'un endroit à l'autre.

Les devoirs

- se rendre utile

Toute personne est capable d'être utile, de faire des choses pour sa communauté. Même si cela semble bénin (repriser les vêtements, nettoyer le terrain...) si la communauté valide et approuve son intérêt, alors cette personne est valorisée. Le rôle de chacun peut être une fierté personnelle.

 

- respect et courtoisie envers les autres personnes, de la communauté ou d'ailleurs, avec sincérité et honnêteté

 

- observer les commandements, coutumes et rites/superstitions de sa communauté

Pour les voyageurs et pourvoyeurs, l'application de ce principe varie d'une communauté à l'autre

 

- remercier ce que l'on cueille, récolte, abat ou chasse, et s'assurer que rien n'est perdu ou gaspillé

 

- maintenir sa Lignée et sa communauté

Cela consiste notamment à faire, ou élever des enfants si cela n'est pas possible

 

- aider toute personne dans le besoin

La notion de groupe et d'entraide même en-dehors de celui-ci est encore assez forte. Toutefois, ce tend à disparaître ou à être assez bas dans la hiérarchie, en particulier dans les communautés assez importantes.

 

- tuer les Rongés avant que la Rupture ne les emporte

Ce afin de ne pas perdre sa mémoire

 

- signaler la présence de Chimères, de brigands et de Parjures aux communautés adjacentes

Les interdits

- meurtre de créatures vivantes sans utiliser leur corps par la suite (pour le plaisir donc)

 

- meurtre ou l'exploitation de créatures capables de parler et penser

Cela est assez bien ancré et date d'avant la Rupture : même en cas de guerre ou de conflit, on évite de tuer ses adversaires, car ainsi iels pourront apprendre et devenir meilleurs. Toutefois, depuis la Rupture, cet interdit s'est affaibli. En particulier, brigands et Parjures n'hésitent pas à éliminer leurs adversaires ou à en faire des esclaves. Également, des communautés isolées, comprenant peu de Lignées, peuvent avoir oublié que des Lignées très différentes de celles composants leur groupe existent. Ce qui peut conduire à de la chasse ou de l'asservissement d'individus qu'on va considérer comme des "animaux un peu plus malins".

 

- viol et reproduction forcée

Les services sexuels sont, en revanche, monnaie courante, surtout avec les Humains. Les Humains mâles sont fréquemment sollicités dans les communautés manquant de reproducteurs pour certaines Lignées sexuées.

 

- vol, bris ou destruction d'outils, habitations, bétails ou cultures de la communauté

 

- vol ou sabotage des réserves d'eau et nourritures de la communauté

 

- dégradation ou destruction de l'abri de Pourprine, quand il y en a un

 

- insultes, manque de respect et provocation d'un membre de la communauté, en particulier les plus anciens

 

- manque de respect, dégradation et destruction du symbole de la communauté

La religion et les divinités ont certes disparu, mais pas les superstitions. Par ailleurs, toute communauté sédentaire se fonde autour d'un élément apportant un peu de sécurité et stabilité (vaste grotte, corail filtrant les eaux, lac bien abreuvé, ruines utilisables....). Cet élément devient le liant de la communauté, son protecteur et se voit donc chargé de signification, reçoit fréquemment des hommages et fait l'objet de superstitions et tabous. Il peut par exemple être interdit de chasser les chèvres là où elles ont guidé le groupe fondateur vers des ruines accueillantes. Ou alors chasser la chèvre un rite de passage et de reconnaissance là où elles broutent des plantes et buissons fournissant les médicaments et la nourriture de base de la communauté.

 

- devenir Parjure

Les Parjures ayant une forte tendance à devenir fous, être imprévisibles et dangereux pour leur entourage, une personne Parjure sera généralement exilée. A moins qu'elle ne prouve son utilité pour la communauté, un Parjure est généralement mal vu, et perçu comme une honte. Une personne qui se Parjure, c'est que sa communauté n'a pas su, n'a pas pu lui apporter l'assurance, la stabilité, le réconfort dont elle avait besoin. La communauté entière s'infligera alors une lourde pénitence et châtiment, que le Parjure soit chassé ou pas.

Cependant, la Rupture a des aspects séduisants, aussi cet interdit devient de plus en plus faible, et certaines communautés se convertissent parfois totalement à la Rupture, formant des communautés de Parjures.

Exploitation et meurtre d'autres Lignées ? Comment est-ce possible ?
S'il existe une langue d'échange commune, permettant de communiquer les éléments essentiels, chaque communauté la prononce et la parle avec son propre "accent". En plus d'avoir son langage propre, adapté à ses besoins personnels.

Cependant, à cette base, il faut ajouter que chaque Lignée a sa propre façon de parler et de communiquer ses émotions, d'exprimer des nuances, et tout le monde n'est pas capable de le voir. Par exemple, les Sauriens vont beaucoup faire varier la couleur de leur peau, mais dans des nuances très subtiles, ou des couleurs en-dehors du spectre visible de la plupart des gens. Les Myrmes et Skryx ont une voix monotone, et c'est leur langage corporel ou l'addition de plusieurs "voix" qui crée la subtilité, la nuance. Sans parler des Mycons, Trolls et Saprosites, complètement étranges pour les personnes les découvrant la première fois.

Donc oui, si on ignore l'existence de certaines Lignées, il est tout à fait envisageable de considérer ces créatures comme des "animaux un peu plus malins", et d'en faire des esclaves ou même du bétail. Après tout, nous-même l'avons fait avec d'autres humains, exprimant pourtant leurs émotions de la même façon que nous.

Châtiments, punitions et rédemption

Punitions

Les personnes coupables d'exactions envers les membres d'une communauté ou d'une communauté toute entière sont châtiées par celle-ci. Même si une seule personne à souffert, cela impacte tout le groupe, bien que moins qu'un empoisonnement des eaux par exemple. La hiérarchie des punitions est variable, et notamment pour les nomades, tout n'est pas forcément applicable, et pourrait être retardé à la prochaine pause de quelques jours.

Il est cependant capital pour toute communauté qu'un châtiment ne diminue pas les possibilités de survie de celle-ci ! C'est la première chose que les juges gardent en tête lors de la décision de la punition. Il est tout à fait possible de cumuler et combiner les châtiments.

 

- humiliation voire punition corporelle collective

Chaque membre de la communauté peut alors donner un nombre précis d'injures, coups ou autre à la personne incriminée

 

- infantilisation

Pendant une durée déterminée, les travaux quotidiens des personnes incriminées lui sont imposées par la communauté, et notamment choisi dans ceux qu'elles détestent le plus ou dans les moins utiles à la communauté.

Dans les communautés riches, on peut même imposer des travaux inutiles, la honte suprême.

 

- diminution des rations de nourritures, dotations d'outils ou de vêtements

La personne sera toujours capable d'effectuer son travail, mais avec des outils usés, des vêtements inconfortables ou l'estomac mal rempli

 

- bannissement, pour une durée déterminée ou définitive

Assez rare, réservé aux cas très grave ayant menacé la survie de la communauté ou le fait de se Parjurer

 

- dépendance forcée

La personne voit ses yeux bandés, son corps entravé ou autre contrainte (pas forcément une seule d'ailleurs) qui la rend globalement inutile pour la communauté et dépendante du bon vouloir des autres pour s'alimenter, se déplacer et subvenir à ses besoins.

 

- isolement social

La personne ne peut plus adresser la parole ou communiquer de quelques façons que ce soit avec les membres de la communauté, pendant la durée prévue

 

- compensation et réparation

Le châtiment le plus simple, la personne incriminée doit trouver un moyen de compenser ses fautes, le produire et le réaliser par elle-même. Une assistance pourra être tolérée au cas par cas. On pourra demander une surcompensation également.

 

- emprisonnement

Très proche de la dépendance forcée, mais avec un isolement supplémentaire. Quelques grosses communautés riches utilisent cette méthode.

Réhabilitation

Un châtiment n'est utile que s'il est compris et qu'une leçon est tirée. Le châtiment en tant que telle a surtout valeur d'expiation pour la rancœur de la communauté et forcer la personne à réfléchir sur ses actes.

 

Aussi, les personnes responsables de l'application de la loi et garantes du ciment de la communauté vont à intervalle régulier discuter avec les coupables et évaluer leur compréhension de pourquoi leur comportement était répréhensible, et comment elles vont changer.
Ces discussions et échanges peuvent déboucher sur une prolongation, une fin ou un changement de peine.

 

Il est très important qu'une fois la peine purgée, sa cause comprise et les regrets sincères, la personne puisse reprendre sa place dans la communauté aussi vite que possible. Aussi, le retour de la personne est préparé avec les victimes également, afin d'éviter les velléités de vengeance (interdit) et aménagé pour lui faciliter sa réinsertion.

Récidive et cumul de fautes

Si le pardon est une démarche nécessaire pour la survie des communautés, l'oubli l'est beaucoup moins.

 

Avant la Rupture, "l'ardoise" des exactions d'une personne n'était jamais effacée. Ainsi, si une personne devait commettre une faute, elle devait à nouveau purger les peines de TOUTES les fautes précédentes PLUS celle de la nouvelle. Ce en vertu du principe que si elle recommence, ou même faute différemment, c'est qu'elle n'a pas compris.

Ce fonctionnement est toujours d'actualité dans beaucoup de communautés.

 

Toutefois, depuis la Rupture, la possibilité du pardon + oubli existe. On a tendance de plus en plus à ne condamner que pour le actes du moment, et effacer l'ardoise si la peine a été purgée et la réinsertion effective. C'est l'un des aspects quasi universellement considérés comme positifs de la Rupture, qui gagne du chemin. Cela n'empêche pas de se souvenir que la personne n'en est pas à sa première faute, d'un point de vue histoire si ce n'est d'un point de vue législatif.

 

Une personne qui faute plusieurs fois ou pire, qui récidive, est un coup particulièrement dur pour une communauté. Cela montre qu'elle n'a pas été à la hauteur de l'un de ses enfants, qu'elle a échoué dans ses fondamentaux. De tels événements sont généralement une épreuve très difficile pour une communauté, qui peut réagir de plusieurs façons, de façons non-exclusive : changement dans sa loi ou ses superstitions (modifications, ajouts, suppressions), bannissement à vie de la personne incriminée, scission ou dissolution de la communauté, pénitence collective, sacrifice et cannibalisme des coupables.

C'est sans doute le seul cas, à de très rares exceptions, où la peine de mort est appliquée de façon régulière.